Il est certain que bon nombre d’entre vous ne connait pas le mot « titrisation ». Pourtant, il se peut qu’elle fasse partie, sans que vous le sachiez, de bon nombre de situations dans lesquelles vous pouvez être impliqué. Mise au point.
La titrisation, c’est quoi ?
La titrisation est un mécanisme financier qui fait son apparition à la fin des années 70. Mais il faut attendre le début des années 2000 pour qu’il soit largement exploité. Il fait l’objet d’une relation tripartite entre un souscripteur, un créancier et un organisme de placement de fonds commun. La titrisation permet de transformer des revenus, que l’on sait réguliers ou de crédits, en titres financiers.
Quand quelqu’un a besoin d’argent pour financer un projet, il peut faire appel à une banque. Il s’agit donc du souscripteur potentiel de crédit, face à son futur créancier. La banque, même si elle limite au maximum les risques, en demandant des garanties, n’est jamais totalement certaine de revoir l’argent prêté, car personne ne peut prédire ce qui peut arriver en termes d’emploi, mais aussi sur le succès et le développement d’une entreprise.
La banque peut regrouper ses différentes créances (ce que l’on appelle un portefeuille) et les vendre à un SPV (Special Purpose Vehicule), que l’on appelle également Centre Commun de Créances. Mais pourquoi faire cela ? Quelle est la plus-value pour la banque ?
Titrisation : à quoi ça sert ?
En vendant l’ensemble de ses créances, par le biais de la titrisation, la banque allège son bilan financier. Le Centre Commun de Créances lui redonne le montant des capitaux qu’elle a pu prêter aux particuliers mais aussi aux entreprises. Pour les souscripteurs potentiels, c’est un point positif, car la banque, avec un bilan financier allégé peut se permettre d’allouer plus de crédits et donc de répondre à de plus nombreuses demandes.
Le SPV, quant à lui, doit maintenant faire face au montant des créances qu’il a pu racheter. Il les transforme en titres (d’où le nom de titrisation) que l’on appelle ABS (Asset Backed Securities); ces titres étant adossés à des actifs.
Ils se décomposent en trois paliers ou tranches. La tranche senior représente la part des actifs qui présentent le moins de risques ; et donc celle qui est la moins rémunératrice pour les investisseurs. La tranche mezzanine laisse planer plus de doutes quant au niveau de risques.
La tranche la plus importante est appelée la tranche junior. C’est la part la plus à risque, car les emprunteurs ont par exemple des problèmes avérés de solvabilité. Elle est donc celle, qui, a priori peut représenter une rémunération plus certaine pour les investisseurs. Ces trois tranches mélangées créent une diversification du risque. Ces titres sont achetés sur les marchés financiers, par exemple par des fonds de pension ou encore des banques d’investissement.
Si la titrisation permet d’emprunter plus facilement, auprès des entités financières, il ne faut pas oublier qu’en cas de non solvabilité des personnes souscriptrices, le risque peut se propager sur l’ensemble des marchés mondiaux ; ce qui a déjà été le cas, générant une crise financière globale.